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jeudi 6 octobre 2011

Sexe, mort et photographies, une relation charnel entre Thanos et Photons


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Jeffrey Silverthorne


Photographie et mort ont toujours fait bon ménage, d'un côté la lumière, de l'autre l'obscurité, une relation en miroir pour éclairer l'histoire terrible de nos existences fragiles. Morts brutales, accidentelles ou tout simplement volontaires, les corps sans vie se retrouvent allongés puis étudiés dans des morgues aux températures polaires. Les visages silencieux, presque apaisés aux regards clos nous confrontent à l'absence, aux questions sans réponses, à une esthétique post-mortem. Vingt ans plus tôt j'avais apprécié le travail de Rudolf Schäfer publié dans une revue littéraire.


Rudolf Schäfer, l'une des photographies de la série Visages de Morts, 1986. Extrait de Camera International, n° 13, hiver 1987.
[En lien dans le paragraphe d'introduction] La Vierge inconnue du canal de l'Ourcq, photographie d'Albert Rudomine, 1927. D.R.
 Mais bien avant la mort, c'est la question du sexe qui est abordé au travers de la photographie.
 Des portraits de maisons closes au autobiographies stylisées d'Antoine d'Agata, de Nan Goldin racontant le New York débridé des années 80, de Mapplethorpe à Claude Cahun, actuellement exposée au Jeu de Paume, le sexe photographié fait partie du paysage visuel de notre société. Les images questionnent, interpellent et nous font réagir par rapport à notre propre histoire, constituée de fantasmes, d'obsessions, de frustrations et de voyeurisme plus ou moins bien assumé.

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 Actuellement un artiste passionnant est exposé à la galerie VU'

Jeffrey Silverthorne explore la question du sexe et de la mort et les notions de frontière et de transgression.


Woman Who Died in Her Sleep, 1972



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Jeffrey Silverthorne

 Actif depuis la fin des années 1960, il multiplie les séries sur des sujets extrêmes : un abattoir, une morgue, des bordels ou une communauté de travestis et de transsexuels. Ce n’est pas par voyeurisme. Silverthorne cherche plutôt à s’exposer davantage, à être plus vulnérable pour plonger plus à fond dans sa propre psychologie : « Je fais des images pour me souvenir, non pas du motif, mais de mes sentiments et de mes réactions ». 
 Table










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 Dementedbilly










D’où son peu d’intérêt pour une photographie objective qui ne traduirait rien de l’intensité de l’expérience et, au contraire, son goût pour le documentaire subjectif et l’image construite sous la forme d’expérimentations plastiques et de mises en scène. 
 Suzy2006












On a tendance, donc, à le comparer un peu hâtivement avec ceux qu'on connaît mieux, genre Diane Arbus ou Nan Goldin, mais dans le fond ça n'a rien à voir. Ces comparaisons ça l'énerve et puis de toute façon, quand on lui demande ce qui l’inspire il préfère parler de peinture. Lui, les gens auxquels il s'identifie, ce sont des gens comme Rembrandt et Goya.
Roger1971_recad

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