New York, 1957 © photo Brassaï /Estate Brassaï |
- C’est par hasard qu’Agnès de Gouvion Saint Cyr a retrouvé dans les archives de Brassaï les diapositives de cette commande pour Holiday, restée totalement méconnue. Elle en fait un livre, et une exposition au Pavillon populaire de Montpellier, en réalisant des tirages modernes. On a bien du mal à y reconnaître les photos pensives et soigneusement composées, parfois posées, du Brassaï de Paris de Nuit : aux Etats-Unis, le photographe semble plus proche de la photo de rue, instantanée et mouvementée. « En France, Brassaï était dans une position de guetteur. C’était impossible à New York, dans la foule et le bruit », explique Agnès de Gouvion Saint Cyr.
Jusqu’au 30 octobre 2011, la Ville de Montpellier accueille en avant première mondiale, l’exposition "Brassaï en Amérique, 1957", au Pavillon populaire. Cette exposition permet de découvrir une partie de l’oeuvre photographique de Brassaï jusqu’ici ignorée, et en grande partie en couleurs, lui qui, jusque là, était uniquement connu pour sa pratique en noir et blanc. « En 1957, invité par le magazine Holiday qui lui passe une commande photographique et lui donne, pour cela, carte blanche, Brassaï, pour la première fois, visite l’Amérique. Il n’existe pas plus grande disparité entre son territoire parisien, sur lequel il exerce depuis les années 30 son oeil de photographe, et la civilisation urbaine américaine à laquelle New York le confronte. Cette différence de culture, de mode de vie, excitent Brassaï. Le voici lâché dans la ville américaine, suivant ses instinct de photographe de rue, conscient des contrastes auxquelles son habituel sens du pittoresque européen le confronte, acceptant cette mise à l’épreuve, au fond bien excitante. Tous les jours sauf le lundi de 11h à 13h et de 14h à 19h - Entrée libre Esplanade Charles De Gaulle - 34 000 Montpellier Tél. : 04 67 66 13 46 - 04 67 34 88 80 Visites gratuites et accompagnées à la demande / groupes sur rendez-vous
50 images en couleurs et 110 tirages d'époque en noir et blanc impubliés du célèbre photographe sont ainsi présentés. Des images réalisées en 1957. Brassaï avait été invité par le magazine Holiday qui lui passe une commande photographique et lui donne, pour cela, carte blanche. Pour la première fois, ol visite l'Amérique. "Il n'existe pas, explique Gilles Mora, directeur artsitique, une plus grande disparité entre son territoire parisien, sur lequel il exerce depuis les années 30 son oeil de photographe, et la civilisation urbaine américaine à laquelle New York le confronte.[...] Mais Brassaï a le génie de l'adaptation. Il prend vite la mesure de cette formidable culture, toute pleine d'énergie et de surprises visuelles».
Quand Brassaï arrive dans la ville, ses images enregistrent un choc, suivi d'une euphorie. Alors au faîte de sa puissance, la capitale du monde impose au plus parisien des grands photographes ses gratte-ciel dévorant la brume, ses gares basiliques abreuvées de lumière... Gigantisme et verticalité s'y déclinent dans une frénésie répétitive: fenêtres d'immeubles, articles à vendre, et même les individus, souvent photographiés en groupes et d'autant plus mystérieux que Brassaï parle mal anglais. Il faut remercier Agnès de Gouvion Saint-Cyr, exécuteur testamentaire de Brassaï, d'avoir retrouvé ces images oubliées, qui constituent l'événement photographique de l'année. C’est par hasard qu’Agnès de Gouvion Saint Cyr a retrouvé dans les archives de Brassaï les diapositives de cette commande pour Holiday, restée totalement méconnue. Elle en fait un livre, et une exposition au Pavillon populaire de Montpellier, en réalisant des tirages modernes. On a bien du mal à y reconnaître les photos pensives et soigneusement composées, parfois posées, du Brassaï de Paris de Nuit : aux Etats-Unis, le photographe semble plus proche de la photo de rue, instantanée et mouvementée. « En France, Brassaï était dans une position de guetteur. C’était impossible à New York, dans la foule et le bruit », explique Agnès de Gouvion Saint Cyr. On retrouve aussi le Brassaï ami des surréalistes, attiré par l’incongruité des mannequins dans les vitrines. Et celui que ne cesse de séduire la sensualité des femmes, alors qu’à la même époque, la « Street photography » américaine a, selon le spécialiste Gilles Mora, une approche beaucoup plus clinique de la rue. « Ce que j’ambitionne, expliquait Brassaï, c’est de faire quelque chose de neuf et de saisissant avec le banal et le convenu. » Rien ne dit si, à son retour, en découvrant ses films développés à Paris, il eut le sentiment d’avoir rempli son contrat. | |
Brassai New York 1957 - photo Brassaï/Estate Brassaï |
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