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jeudi 12 avril 2012

les gens de la rizière...un destin cruel de Rithy Panh

Les Gens de la rizière



"Vong Poewv et sa femme Yim Om élèvent difficilement leurs sept filles grâce à la seule culture du riz. Celle-ci rythme leur vie, leurs joies, leurs croyances, leur survie. La morsure invisible d'un cobra, une épine plantée dans un pied, vont entraîner la mort du père mais surtout la folie de la mère. La fille aînée tente de survivre à leur absence alors que les catastrophes naturelles affaiblissent le rendement de la rizière..."







Je ne mangerai plus le riz de la même façon...après avoir vu cette famille trempée du début jusqu'à la fin du film. Chronique paysanne intemporelle où les saisons rythment l'existence d'une famille cambodgienne, les gens de la rizière filmés au plus près dans leurs gestes du quotidien, semer, prier est tout simplement magnifique. Le réalisateur aborde la question de la transmission dans une culture où les femmes se doivent d'être dotées pour trouver un mari. Et pour ce père, un vrai casse tête , entouré de sa femme et de ses sept filles, par ailleurs, toute plus belle les unes que les autres. La nature  est parfois difficile, violente et destructrice. Serpent venimeux ou invasion de crabes affamés, la réalité est cruelle et quand le père meurt, tout devient difficile pour ceux qui restent....

rizière à Bali © bertrand desprez


rizière à Bali © bertrand desprez







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Actualité de Rithy Panh pour cette nouvelle année:

Le cinéaste cambodgien Rithy Panh, rescapé du régime de Pol Pot, raconte l'horrible : la machine à tuer du génocide khmer.
Dans « L'Élimination », le livre qu'il a écrit avec le romancier Christophe Bataille, le cinéaste Rithy Panh relate son calvaire de l'arrivée des Khmers rouges dans Phnom Penh en 1975 à la chute, quatre ans plus tard du régime de Pol Pot. Ce livre d'une puissance exceptionnelle, vient en complément du film, « Duch, le maître des forges de l'enfer », un documentaire sans concession.


Le 17 avril 1975, les Khmers rouges prennent Phnom Penh, la capitale du Cambodge.
  Pendant près de quatre ans, ils vont terroriser le pays et éliminer 1,7 millions de personnes, soit près du tiers de sa population. L'élimination ne sera interrompue qu'en janvier 1979, quand ils seront chassés du pouvoir par l'armée vietnamienne.
  Les personnes à éliminer sont celles que l'Angkar, le parti des Khmers rouges, appelle le nouveau peuple.
  L'ancien peuple est celui des campagnes, composé de nombreux illettrés, c'est-à-dire de ceux qui adhèrent le mieux au marxisme, comme le dit à l'auteur Duch, le secrétaire général du parti.
  Ceux qui sont à éliminer sont les capitalistes, les féodaux, les fonctionnaires, les classes moyennes, les intellectuels, les professeurs, les étudiants. Pourquoi ? Parce que ce sont des ennemis, pas des hommes, autrement dit des déchets qu'il faut traiter, puis détruire.
 
Rithy Panh, qui a treize ans en 1975, en tant que fils du chef de cabinet du ministère cambodgien de l'éducation, fait évidemment partie de ce nouveau peuple à éliminer parce que dangereux, différent, toxique. Duch énonce l'axiome cynique qui s'applique à ce peuple :
 
"A te garder, on ne gagne rien. A t'éliminer, on ne perd rie

./ DDM, Frédéric Charmeux
© Frédéric Charmeux

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