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jeudi 24 novembre 2011

Jiang Hong Chen, au bonheur des contes






© bertrand desprez


« Le regard de l’enfant est direct et ouvert, les enfants n’ont pas de barrière. L’âge avançant, on a peur de plein de choses. On souscrit des assurances. Plus on grandit, plus on s’enferme. Penser le monde comme un enfant ouvre les portes. Je suis un grand enfant, je crois tout ce qu’on me raconte ».






 Chen est né en Chine en 1963. Son enfance est marquée par la Révolution culturelle (1966-1976), donc la pénurie et la difficulté d’exprimer son envie de dessin. Il intègre les Beaux-arts de Pékin après la tourmente, débarque à Paris en 1987 pour terminer ses études.Il vit de sa peinture avant de faire des livres : la rencontre avec l’École des Loisirs s’est faite par hasard. Il a d’abord illustré les récits des autres puis, sur les conseils de l’éditeur, s’est mis à imaginer ses propres albums. Écrire en français fut difficile, au début. Au fur et à mesure des livres, la narration s’est libérée avec des textes plus courts. « J’écris avec mes dessins et j’illustre avec mes textes. J’aime le décalage entre les mots et les images ; ça donne une autre dimension, un dynamisme ».

© bertrand desprez
  On ne raconte pas des histoires aux enfants de façon anodine. Le passé de l’auteur se confronte au monde contemporain. Le démon de la forêt décrit la rencontre entre deux "anormalités", un enfant exclu par son entourage et une créature surnaturelle. Pour le Chinois installé en France, cette parabole sur la différence et la place de la spiritualité dans notre société de consommation était importante.

© bertrand desprez
Dans l’œuvre de Chen, la notion de transmission (de la connaissance, du savoir-faire) est centrale. Il vante d’ailleurs la vertu du travail et se considère comme artisan avant d’être un artiste. Il se dit « effaré » de ce que qu’on enseigne aux Beaux-arts aujourd’hui, le concept plutôt que la technique. Et puis, « il y a beaucoup d’artistes ou d’écrivains ratés qui pensent pouvoir réussir des ouvrages pour la jeunesse. Faux. C’est difficile, magnifique et subtil quand c’est réussi. Les enfants saisissent cela ». Ses références occidentales en la matière sont essentiellement new-yorkaises : Arnold Lobel, Maurice Sendak, des talents originaux et un statut d’artiste à part entière. Et aussi Tomi Ungerer.

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 Le prince tigre

Au coeur de la forêt, une tigresse pleure ses petits, tués par des chasseurs. Par vengeance, elle s'attaque férocement au peuple d'un roi qui ne sait comment la calmer. Seul, le tout petit prince Wen, est envoyé à la rencontre de l'animal. Déjà, le fauve approche...

© bertrand desprez
© bertrand desprez

Dragon de feu

"Qu'est-ce que c'est au juste qu'un dragon ?" demande le jeune Dong-Dong à son grand-père. Celui-ci lui explique que le dragon est un animal fabuleux, qui était assez mal vu en Occident au Moyen Âge, mais qu'on a toujours vénéré en Orient. En Chine, on a même une raison très précise de lui être reconnaissant et de le célébrer chaque année. "Voici laquelle…" Heureusement, il y aura toujours (en Chine et ailleurs) des grands-pères qui prendront plaisir à raconter de belles légendes à leurs petits-fils.




© bertrand desprez







Cette histoire se passe en Chine, il y a très, très longtemps. Un soir d’hiver, Maître Yang, un grand sage, rentre chez lui en serrant dans son manteau un petit garçon à demi mort de froid. Ce garçon est orphelin. Maître Yang prend soin de lui et se charge de son éducation.
Une nuit, le garçon découvre que Maître Yang connaît la boxe de l’Aigle et qu’il la pratique à la perfection. Dès lors, chaque nuit, il se cache pour observer Maître Yang, et répète tous les mouvements qu’il voit jusqu’à les savoir par coeur.
Quand Maître Yang s’en aperçoit, sa première réaction est la colère. Mais l’enfant est si doué qu’il décide de faire de lui son disciple. C’est le début d’un apprentissage terriblement long et difficile, qui permet d’acquérir des capacités exceptionnelles



À l’École des loisirs :
Un cheval blanc n’est pas un cheval (avec Lisa Bresner, 1995)
La légende du cerf-volant (1997)
Je ne vais pas pleurer (1998)
Dragon de feu (2000)
Zhong Kui (2001)
Lian (2004)
Le cheval magique de Han Gan (2004)
Le prince tigre (2005)
Le démon de la forêt (2006)
Chez Philippe Picquier :
Ka (avec Lisa Bresner, 2007)

 

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