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dimanche 18 avril 2010

Survivance des lucioles



Dans le cadre de l'opération"Déclic et des classes", je travaille dans une école élémentaire, à St Germain Lembron, près d'Issoire. J'encadre un atelier photographique pour des enfants de 7 à 12 ans réunis dans une C.L.I.S. Nous avons choisi avec André David, le maître, une histoire et un lieu "le grenier des lucioles". Les enfants sont tour à tour, comédien, statue, luciole, fantôme et construise des scénètes autour de leur lien d'amitié. Ainsi une nouvelle photo de classe se construit. Voici quelques images:
© bertrand desprez 2010


Les Lucioles : quelques éléments littéraires et photographiques


Denis Roche : « les photographes sont d’abord des voyageurs : comme des insectes en déplacement, avec leurs gros yeux sensibles à la lumière. Ils forment une troupe de lucioles averties

Georges Didi-Huberman: "Dante a, autrefois, imaginé qu'au creux de l'Enfer, dans la fosse des « conseillers perfides », s’agitent les petites lumières (lucciole) des âmes mauvaises, bien loin de la grande et unique lumière (luce) promise au Paradis. Il semble bien que l’histoire moderne ait inversé ce rapport : les « conseillers perfides » s’agitent triomphalement sous les faisceaux de la grande lumière (télévisuelle, par exemple), tandis que les peuples sans pouvoir errent dans l’obscurité, telles des lucioles.
Pier Paolo Pasolini a pensé ce rapport entre les puissantes lumières du pouvoir et les lueurs survivantes des contre-pouvoirs. Mais il a fini par désespérer de cette résistance dans un texte fameux de 1975 sur la disparition des lucioles. Plus récemment, Giorgio Agamben a donné les assises philosophiques de ce pessimisme politique, depuis ses textes sur la « destruction de l’expérience » jusqu’à ses analyses du « règne » et de la « gloire ».
On conteste ici ce pronostic sans recours pour notre « malaise dans la culture ». Les lucioles n’ont disparu qu’à la vue de ceux qui ne sont plus à la bonne place pour les voir émettre leurs signaux lumineux. On tente de suivre la leçon de Walter Benjamin, pour qui déclin n’est pas disparition. Il faut « organiser le pessimisme », disait Benjamin. Et les images — pour peu qu’elles soient rigoureusement et modestement pensées, pensées par exemple comme images-lucioles — ouvrent l’espace pour une telle résistance."


Dans les régions densément peuplées par l'homme, la pollution lumineuse nocturne semble être un des facteurs de diminution des populations de lampyres, en empêchant les mâles de trouver les femelles.

Une présence importante de lucioles semble pouvoir être considérée comme un des indicateurs de bon état de naturalité de l'Environnement nocturne. Autrefois des groupes de milliers de lucioles pouvaient être aperçues sur et autour d'un arbre, aux abords d'un ruisseau. C'est un phénomène devenu très rare hormis dans des lieux éloignés de l'agriculture, des villes et dépourvu d'éclairage artificiel. La fonction de la lumière émise par les lucioles est d’attirer le sexe opposé

samedi 17 avril 2010

Danser sur moi








Dansez sur moi


Le parquet brûle d’ivresse partagée

La lumière découpe les corps

Et les rassemble

Les mains supplient d’autres mains

Tourne, serre, plaque

Bassins contre bassins

Alors monte le désir

Gonfle, mouille les sexes

Attirés par d’inexplicables tensions

La danse creuse le parquet

Use les sens, tourne, tourne

Infiniment.


© bertrand desprez 2004

carnaval et confettis






Un petit tour et puis s'en vont, les fleurs se sont envolées, carnaval et confettis, oeufs de Pâques tardifs et rires des enfants. Les écoles du 18 ième défilent jours après jours autour de la Mairie, créativité en carton peint, masques où les yeux laissent parfois exprimer un désarroi. Les parents remplissent leurs cartes mémoires pour pouvoir danser plus tard sur les pixels sauvegardés . Loin des brésiliens, magiciens des sens, de Venise et ses parures affolantes, deux percussionnistes tapent en rythme pour nous rappeler les fondements du carnaval, faire la fête. Basile a mis son masque de fleur en casquette, et plonge ses mains dans des cornets de confettis pour des lancers francs. Nuée de couleurs, papillons affolés par cette pluie de papiers. Enfin un retour chocolaté vers le nid républicain, demain c'est
les vacances.

mercredi 14 avril 2010

Quelques nez rouges en chemin dessinés....


© bertrand desprez

Le mot clown (API /klun/), emprunté à l'anglais, vient du germanique klönne signifiant homme rustique, balourd, depuis un mot désignant, à l'origine une motte de terre1.

En anglais, on trouve aussi clod et clot, signifiant aussi bien motte que balourd, plouc. Le mot anglais clown a d'abord désigné un paysan puis un rustre. Au xvie siècle il est passé dans le vocabulaire du théâtre pour désigner un bouffon campagnard.

Même s'il tire sa filiation de personnages grotesques anciens, le clown proprement dit est une création relativement récente. C'est en Angleterre, au xviiie siècle, qu'il apparaît pour la première fois, dans les cirques équestres.

Les directeurs de ces établissements, afin d'étoffer leurs programmes, engagèrent des garçons de ferme qui ne savaient pas monter à cheval pour entrecouper les performances des véritables cavaliers.

Installés dans un rôle de serviteur benêt, ils faisaient rire autant par leurs costumes de paysans, aux côtés des habits de lumière des autres artistes, que par les postures comiques qu'ils adoptaient, parfois à leur dépens.

Les clowns suivaient le mouvement des numéros présentés, en les caricaturant pour faire rire (le clown sauteur, le clown acrobate...). Ce personnage évolua pour devenir de moins en moins comique : distingué, adoptant des vêtements aux tissus nobles et de plus en plus lourds avec l'emploi des paillettes, il fit équipe avec l'auguste.

Ce dernier devint le personnage comique par excellence, le clown servant de faire-valoir. C'est la configuration que l'on connaît aujourd'hui. L'auguste prit peu à peu son autonomie, quand certains trouvèrent le moyen de faire rire la salle sans avoir besoin du clown pailleté. L'auguste s'imposa alors en tant qu'artiste solitaire, proposant parfois à un spectateur de lui servir de partenaire.

Le clown peut porter un pseudonyme inspiré du langage enfantin (en langue française, l'utilisation du redoublement de syllabe ou de sons est ainsi courant) comme par exemple : Jojo, Kiki,...

©bertrand desprez 2010

mardi 13 avril 2010

Isshoni,Traduction japonaise d’ensemble au sens d’aller, de faire ou de jouer ensemble.












Isshoni

Traduction japonaise d’ensemble au sens d’aller, de faire ou de jouer ensemble.

Après plusieurs récits photographiques sur le Japon (Aoba, la feuille bleue et les Quatre saisons), j’ai choisi de m’intéresser à une nouvelle facette de la société japonaise. Le nous identitaire avant le je individuel. Dès le plus jeune age se mettent en place des codes de regroupement, par classe d’âge. Ainsi les tous petits portent des casquettes roses, alors qu’ensuite, un peu plus âgé, la casquette devient jaune. Ceci est valable pour telle région, dans une autre les vestes d’écoliers seront roses et les bonnets d’hiver jaunes. Ces codes vestimentaires se perpétuent tout au long de l’existence. À la Faculté, au collège, les uniformes sont encore différents, moins de couleurs, plus de rigueur, l’époque de l’adolescence imposent des règles strictes à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement. Alors à l’extérieur, le monde bascule vers une folie du « look » (voir Harajuku, quartier de Tokyo, connu pour le défilé incessant de jeunes « rastas », « gothiques » et « surfeurs »)



lundi 12 avril 2010

vie , traces et chemins...



Je garde un très bon souvenir d'un roman de Romain Gary, "la vie devant soi", une chronique sensible d'une vie en relief au coeur de Paris. Enfance et jeux improvisés, adolescence et jeux interdits puis le grand bain et un grand saut, le plus loin possible. Avant d'élever mon fils et de prendre quelques responsabilités de père de famille, j'ai longtemps révélé les instants magiques, fantastiques ou dramatiques du quotidien, en m'inscrivant au coeur des évènements, des joies, des drames familiaux qui balisent une existence. Autant d'images inscrites dans le temps, des enfants qui sont devenus adultes, des mariages écourtés, des amis disparus, la vie et la mort dans une même danse virevoltante. Ces premières images en noir et blanc sont des lucioles, des instants privilégiés où tout était réunis, lumière, énergie, sensibilité et amour. Pour tout cela , je ne remercierai jamais assez tous celles et ceux que j'ai croisé et qui m'ont permis de butiner, de papillonner, d'écrire un morceau de vie.