Articles les plus consultés

lundi 13 février 2012

Abandon de poste, un blog échoué...

lac supérieur © bertrand desprez 2010


Abandon de poste, le navire-blog échoué sur un banc de sable. Le capitaine s'est-il trop rapproché des côtes ou tout simplement, l'absence d'un compas dans l'oeil et de cartes mises à jour lui a joué un tour pendable. Alors , ce blog reprend la mer, tonnerre de Brest ! L'océan des possibles, vagues à l'âme ety vents debouts. L'hiver est rude et les blogs gelés!
Première résolution, renflouer, calfeutrer, hisser la grande voile.
Enfin, il bouge un peu, une légère houle, un vent d'est glacial.
A bord, je redécouvre quelques livres oubliés par le dernier équipage, des auteurs approchés sans les avoir totalement vécus.
Camus et "L'étranger" m'envoie une brise légère, fluide et envoutante, un engrenage impitoyable autour d'un personnage sans relief, au destin cruel. Une quête de l'absurde qui ne quittera pas Camus.

Albert Camus s’explique dans une dernière interview, en janvier 1955 :
« J’ai résumé L’Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : “Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.” Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, où il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir. » (...)


Camus23.jpg





Naissance, le 7 novembre, d'Albert Camus à Mondovi, petit village du Constantinois, près de Bône (Algérie).
Camus ne connaîtra pas son père, ouvrier caviste : Lucien Camus, mobilisé et blessé à la bataille de la Marne en septembre 1914, meurt à l'hôpital militaire de Saint-Brieuc à l'âge de 28 ans : de son père, il ne connaîtra qu'une photographie, et une anecdote significative : son dégoût devant le spectacle d'une exécution capitale. Albert Camus, élevé par sa mère mais surtout par une grand-mère autoritaire, et par un oncle boucher, lecteur de Gide, « apprend la misère » dans le quartier populaire de Belcourt, à Alger où ils ont émigrés : « La misère m'empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l'histoire ; le soleil m'apprit que l'histoire n'est pas tout. » Sa mère, Catherine Sintès, d'origine espagnole, fait des ménages pour nourrir ses deux fils, Lucien et Albert. Camus éprouve pour pour elle une affection sans bornes, mais il n'y aura jamais de véritable communication entre l'enfant et cette mère exténuée par le travail, à demi-sourde et presque analphabète. À sa mère qui parlait peu et difficilement, « qui ne savait même pas lire », le lie « toute sa sensibilité » ; on peut penser qu'une partie de l'œuvre s'est édifiée pour tenter d'équilibrer cette absence et ce silence, ou de leur répondre.
A la boucherie de l'Oncle en 1920, Camus en blouse noire




Voilà le Vent nous porte sur une mer Camusienne
à bientôt



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire