Pas plus de cinquante minutes pour rejoindre Arras, plus facile qu'aller à Cergy ou Evry, ma mission devait être rapide et efficace. Marcher, shooter, marcher et partir. Ma cliente, une jeune postière affectée au tri automatique, jolie blonde au yeux de chat, à peine ébloui par la lumière et déjouant les codes comme une lettre à la poste. Le centre de tri se trouvait derrière la gare, au numéro 22 d'une rue sans équivoque, la rue du dépôt. Le chef de quai, quatre fois étoilés et d'un accent minéral m'indiqua la marche à suivre, à peine 800 m de trottoirs, droite, gauche puis droite sans crochet. Les signes avant coureur d'un ralentissement éveillèrent mon besoin d'inventaire, la présence d'êtres humains sans poubelle ne faisait aucun doute. Compression de Kro , flyer pour tourisme italien et mégots sans rouge à lèvres balisaient mon chemin. Je n'avais pas besoin de petits cailloux, j'allais retrouver la gare sans difficulté. Au centre de tri, une personne du service communication fût étonné de l'envoi d'un photographe. Cela devait revenir trop cher, elle aurait pu s'en occuper me dit-elle. Un petit clic pour une grande claque. J'aurai aimé être loin, à m'occuper de ruches, à sauver ce qu'il restait d'essaims, à caresser les abeilles pour qu'elles s'endorment en rêvant d'un monde sans pesticides.
créer des passerelles, des jeux d'équilibres, entre les cinq sens toujours en éveil, garder l'esprit de l'enfance, s'émerveiller et faire partager la poésie des mots, de l'image, des sons...
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dimanche 3 octobre 2010
Sans forcer la main, rue du dépôt...
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