LE PASSAGE DU NORD-OUEST Avec la fonte des glaces, plusieurs craignent ou espèrent, selon les cas, que le mythique passage du Nord-Ouest, qui relie les océans Pacifique et Atlantique devienne d'ici 2030 à 2050 selon les scénarios, une autoroute maritime praticable toute l'année. Le Canada revendique sa possession sur ce passage, tandis que ses voisins plaident pour un statut de route maritime internationale ouverte à tous.
Les glaces de l'Arctique et de l'Antarctique en vidéos
Record de fonte au nord, record d'extension au sud. C'est la situation contrastée des glaces de mer, la banquise, aux deux pôles de la planète en cette fin d'été pour l'hémisphère nord, et d'hiver pour le sud.
Les causes et les conséquences en sont toutefois fort différentes.
L'analyse faite par le NSIDC de l'été 2012 en Arctique confirme que la tendance à la forte réduction de l'étendue et du volume de la glace de mer résulte du changement climatique en cours et va participer à son accélération en augmentant la proportion de l'énergie solaire parvenant en Arctique et stockée par l'océan (relativement à l'époque où elle était massivement réfléchie par la banquise).
Le graphique ci-dessus montre en effet que les conditions météorologique de cet été, assez différentes de celle de l'année record de 2007, ne sont pas le principal facteur de la situation. Si la météo joue sur les fluctuations d'une année sur l'autre (ainsi les étés 2009 et 2010 ont vu une banquise nettement plus étendue que 2007, 2011 et 2012) elle ne peut plus contrecarrer la tendance à la diminution du volume et de l'extension de la banquise estivale de manière durable.
L'une des causes de cette tendance est que la diminution de l'épaisseur des glaces de mer, mesurée in situ et par satellite, correspond à la disparition progressive des glaces pluriannuelles de l'océan arctique. Le graphique ci contre indique la différence entre les situations de 2007 et de 2012 en septembre. La plus vieille glace s'est réduit comme peau de chagrin.
Le graphique du bas montre comment la banquise se transforme depuis le début des années 1990. Mais la chute s'opère véritablement à partir de 2004. Le processus est difficilement réversible, car il faudrait pour cela que la glace formée dans l'année réussisse à "passer" l'été. C'est pourquoi les spécialistes estiment que les prévisions antérieures sur la durée que le processus de disparition de la banquise estivale allait prendre - les modèles prédisaient cette disparition vers 2040-2060 - ne seront pas vérifiées. La banquise estivale pourrait disparaître d'ici 10 à 20 ans estiment certains spécialistes.
Un internaute me signale que le Cersat, à l'Ifremer Brest, participe à cette surveillance. C'est vrai, voici le lien pour y aller, et à droite une image tirée de ce site où l'on voit l'étendue moyenne des glaces entre 1992 et 2006, et les limites de la banquise en 2007 et en 2012.
En parallèle, la banquise antarctique présente une évolution très différente, avec une tendance, nettement moins marquée toutefois, à l'augmentation de sa surface en fin d'hiver. L'analyse publiée par le NSIDC l'explique par un mélange de causes assez complexes (vents, chute de neige, chimie stratosphérique). Les deux images ci-dessous montrent que les variations de la banquise arctique ont vraiment quitté le régime antérieur en 2007 alors que la banquise antarctique demeure à l'intérieur d'un même régime.
Voici en vidéo l'évolution de la banquise arctique en septembre (fin de l'été) entre 1979 et 2012:
merci libération science pour l'article
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