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mercredi 8 juin 2011

Marche et chamanisme, les Huichol..


Avec le progrès l'Homme a de plus en plus renoncé à utiliser ses pieds pour se déplacer. Mobile même s'il passe de plus en plus de temps devant la télé à regarder des reportages sur les grands aventuriers, il redécouvre pourtant régulièrement les incroyables vertus de cette pratique, à la portée de chacun. Désormais les écrivains, les philosophes, les aventuriers n'hésitent plus à interroger ce mode de déplacement et cette façon de voir le monde, lentement, dans un siècle qui ne parle que de vitesse. Quelques heures d'avion et vous voilà à l'autre bout du monde, dispos et pressé d'accumuler les impressions. A travers quelques livres de sciences humaines quelques oeuvres littéraires, voici un petit éloge de la lenteur et de cette activité qui ne réclame que des chaussures, et encore – une petite sélection de textes qui vous feront les pieds.
Ensuite un portrait des Huichol, tribu indienne du Mexique qui effectue chaque année une longue marche "chamanique" pour aller cueillir le "Peytol"qui leur permettra de faire de nombreux "voyages intérieurs"


Eloge de la marche, David Le Breton
Page à page l'auteur nous promène aux côtés de Pierre Sansot, Stevenson, il évoque le plaisir de marcher comme une résurrection, une « ouverture au monde ». La marche nous apparaît alors comme un acte libérateur où l'on se rencontre, échange, on se détache petit à petit du matériel pour revenir à l'essentiel: la pensée, libre...



Eloge de la marche














Du bon usage de la lenteur, Pierre Sansot
 « Flâner, ce n'est pas suspendre le temps mais s'en accommoder sans qu'il nous bouscule. » … Pierre Sansot revendique la lenteur, pourtant si décriée dans notre société, comme un choix de vie nécessaire à notre épanouissement. Il la perçoit non pas comme un trait de caractère dépréciatif mais comme une autre vision possible de notre culture, qui nous permettrait alors de respirer davantage, de poser nos actes et nos pensées et les rendre ainsi meilleurs.



Du bon usage de la lenteur
















Marcher, méditer, Michel Jourdan, Jacques Vigne
 « Seules les pensées qui nous viennent en marchant ont de la valeur. »Michel Jourdan, en reprenant cette phrase de Nietzsche, plonge la marche dans toute sa spiritualité et son sacré à travers les rites du monde. Il explique alors tous les styles de marche qui existent, faisant d'elle à la fois une coutume taoïste, bouddhiste, tout comme un loisir simple et harmonieux.
La marche et la méditation deviennent des sœurs spirituelles au service de la contemplation et du voyage.



Marcher, méditer
















Marcher, une philosophie, Frédéric Gros
Frédérick Gros nous propose une réflexion philosophique sur la marche. Il nous rappelle que la marche est à la portée de tous, qu'elle nous permet de goûter et de se délecter d'un sentiment de liberté. Liberté de jouir du temps, de l'espace, de son corps, liberté à l'épreuve de la nécessité la plus stricte c'est-à-dire celle de la subsistance. Voilà ce qui exalte les sens et la pensée. Nietzsche, Rimbaud, Rousseau, Thoreau, Nerval, Kant, Gandhi ont pratiqué assidûment et passionnément la marche. La marche est un art de vivre, un exercice spirituel et philosophique.
Marcher, une philosophie














L'ivresse de la marche, Emeric Fisset
Fervent marcheur après avoir été un cycliste émérite, l'auteur nous invite à le rejoindre dans sa philosophie liée à cette discipline. Pour lui la marche n'a qu'un but, immense et respectable : nous redonner l'inestimable faculté d'émerveillement. Peu importe la gloire et la recherche de l'exploit !


En Patagonie, Bruce Chatwin
Est-il encore besoin de résumer ce grand classique de la littérature de voyage, et lecture obligée pour tous les amoureux de la Patagonie ? Le livre de Chatwin raconte son périple à travers l'extrême sud de l'Amérique du Sud – un récit à la fois étrange et cocasse.


Quinze cents kilomètres à pied à travers l'Amérique, John Muir
Ancêtre de l'écologie américaine, c'est à John Muir que l'on doit les Parc Nationaux. Ce carnet de route se présente comme la suite de Souvenirs d'enfance et de jeunesse. A la fois botaniste et naturaliste, l'auteur y raconte le voyage qu'il a entreprit à la fin des années 1860 à travers l'Amérique.


Quinze cents kilomètres à pied à travers l'Amérique















L'art de marcher, Rebecca Solnit
Dans ce livre, l'histoire de la marche est explorée comme une activité en soi et pas seulement comme moyen de locomotion : les pèlerinages, le nomadisme des comédiens et des musiciens, la marche propice à la réflexion et à la création pour les auteurs et les penseurs. Le sujet est surtout vu sous un angle occidental avec quelques pratiques asiatiques, sud-américaines et africaines.

  

L'art de marcher














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 LES HUICHOLE

La population Huichole qui se dénomme dans sa langue "Wirarika", ce qui signifie "devins", "guérisseurs" ou "initiés", est répartie en cinq communautés : Santa Catarina Cuexcomatitlan, San Andrés Cohamiata, San Sebastian Tepona-Huaxtlan, Tuxpan de Bolanos et Guadalupe Ocotan. Les Huichols, au nombre estimé de 25000 à 30000 personnes, vivent pour la plupart selon leurs traditions ancestrales. Grâce à la poursuite de rites millénaires, ils tentent de conserver leur foi chamanique, un gouvernement théocratique et une agriculture d'autosubsistance aujourd'hui menacée.

 L'origine des Huichols, l'une des 57 ethnies indigènes actuelles du Mexique, est controversée. Pour les uns, ils viendraient de la côte pacifique, au même titre que les Aztèques, les Tépehuanes, les Coras, et les Trahumaras, confirmant ainsi leur appartenance au groupe Uto-Aztèque. Pour les autres, ils seraient originaires des plateaux semi-désertique de San Louis de Potosi. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a eu combinaison de plusieurs cultures : précolombiennes, celles des civilisations de la côte, et celles des tribus Chichimèques venant du Nord. On pourrait alors parler d'un groupe Uto-Aztèque-Chichimèque.

Le Huichol traditionnel est un individualiste farouche, qui ne s'intéresse pas à l'accumulation des biens, mais est en quête d'un contact direct avec le monde surnaturel et sa libération spirituelle. Au contraire de l'homme moderne, les Huichols valorisent la vie dans ses aspects transcendants et immanents. Comme tant d'Indiens américains, les Huichols voient les phénomènes naturels comme l'incessante transformation de principes innés, l'homme y compris. La vie se compose des esprits, de la nature et des hommes; ils forment un tout soudé et interdépendant, conception holistique mêlée de mysticisme depuis l'éternité. La religion étant intimement liée à la vie elle-même, dans de nombreuses cultures il n'existe aucun terme pour la désigner.



Dans une telle vue des choses, toutes les énergies de la biosphère, à tous les plans de la manifestation, sont capables de transformations et de métamorphoses. Beaucoup de peuples ont la conviction que les esprits s'infiltrent dans la matière et l'animent. Aussi, les premiers anthropologues les appelèrent-ils animistes. L'animisme est une conception générale du monde qui attribue une âme aux animaux, aux végétaux, aux éléments (une rivière, un rocher…) aux phénomènes naturels (la pluie, la tempête, l'éclair...), à tout ce qui compose l'univers. La nature dans son acception la plus large est considérée comme le refuge des esprits.

http://youtu.be/y6PAceMZ4ek

 Une très belle exposition:
« Huichol, un peuple qui chemine à la recherche de l’aube ».

Organisée par les Éditions Artes de México , elle se déroulera du 18 mai au 5 juillet 2011 au Centre Culturel Mexicain (Instituto Cultural de México), à Paris XVe.

Vous pourrez y apprécier de magnifiques « estambres », tableaux de fils de laine sur bois, réalisés par le chamane *José Benítez Sánchez, ainsi que quelques objets rituels, des pièces d’artisanat et des photographies prises dans des communautés et lors de la pérégrination du peuple Huichol à la recherche du cactus Peyote à Wirikuta.
*José Benítez Sánchez (1938-2009), a consacré sa vie à la sagesse initiatique et à la création artistique ; il est considéré comme le plus célèbre des peintres indiens Huichols.
Cette exposition sera aussi ponctuée par une conférence le 19 mai et par la projection de documentaires permettant de mieux connaître la culture et les traditions des Huichols, lesquels ont réussi, comme aucun autre peuple indien du Mexique, à conserver jusqu’ici les croyances ancestrales qui régissent leur vie communautaire et leurs rites.

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