Le Japon me fascine toujours et certainement restera l'énigme de ma vie. Tout est complexe et pourtant si fluide, regardez les haïkus, forme poétique composée de trois vers formés de 5 puis 7 enfin 5 syllabes. On attribue à Basho (1644-1694), la paternité du haïku.
La vie de ce fils de samourai, né près de Kyoto en 1644, fut exclusivement voué à la poésie. Âgé de treize ans, il apprend auprès d’un maître du haïkaï les premiers rudiments de ce genre. Plus tard, après avoir lui-même fondé une école et connu le succès à Edo (l’actuelle Tokyo), il renonce à la vie mondaine, prend l’habit de moine, et s’installe dans son premier ermitage. Devant sa retraite, il plante un bananier, un bashô, offert par l’un de ses disciples - ce qui lui vaudra son pseudonyme. Sa vie est dès lors faite de pauvreté, d’amitiés littéraires et de voyages. Osaka sera le dernier. Après avoir dicté un ultime haïkuà ses disciples éplorés, il cesse de s’alimenter, brûle de l’encens, dicte son testament, demande à ses élèves d’écrire des vers pour lui et de le laisser seul. Il meurt le 28 novembre 1694. Sur sa tombe, on plante un bashô.
Bibliographie : Cent onze haïku de Bashô, Verdier 2002. Traduction de Joan Titus-Carmell
les fleurs de quel arbre-
impossible de savoir
mais un tel parfum !
nan no ki no
hana towa shirazu
nioi kana
起きよ起きよ
我が友にせん
寝る胡蝶
réveille-toi, réveille-toi
et deviens mon compagnon
papillon qui dort
oki yo oki yo
waga tomo ni sen
neru kochô
さまざまの
事おもひ出す
櫻かな
tant et tant de choses
me reviennent à l'esprit
fleurs de cerisiers !
samazama no
koto omoidasu
sakura kana
稲妻に
さとらぬ人の
とうととさよ
devant un éclair
l’homme qui ne comprend pas
est bien admirable !
inazuma ni
satoranu hito no
tôtosa yo
冬枯や
世は一色に
風の音
désolation hivernale
dans le monde monochrome
le bruit du vent
fuyugare ya yo wa hito iro ni kaze no oto
ô pluie du printemps !
un saule caresse
ma cape de voyageur...
haru same ya mino fuki kaesu kawa yanagi
I love these photos!!! The last one is my favorite! Beautiful "sakura" petals!! bon week end!
RépondreSupprimerJ'aime énormément aussi, d'autant que je viens de terminer un travail en France sur l'hiver.
RépondreSupprimerTant de poésie Bertrand.
Ciao Binôme.
Gillou.